Greenwashing: les eurodéputés s'accordent pour bannir les mentions environnementales trompeuses

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Donner aux consommateurs les moyens d’agir en faveur de la transition écologique » : tel est l’intitulé de la directive adoptée ce mercredi 17 janvier à une large majorité par les eurodéputés. Le texte interdit notamment les promesses environnementales mensongères sur les produits. 

La lutte contre l'éco-blanchiment (greenwashing) a fait un pas de plus avec l'adoption d'une loi au Parlement européen, le 17 janvier 2023. © 2017 amenic181/Shutterstock

Par : RFI Suivre

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Avec notre envoyée spéciale à Strasbourg,Anastasia Becchio

« Produit vert », « biodégradable », « 100% naturel », des mentions qui seront désormais interdites si elles ne sont pas accompagnées de preuves : c’est l’un des objectifs de la législation qui bannit aussi les allégations d'impact environnemental neutre ou positif, comme l’explique l’eurodéputé vert David Cormand.

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99% du temps, quand une entreprise dit "ceci est neutre en carbone", c'est qu'en réalité, ils le "compensent" : il y a bien des émissions de gaz à effets de serre, mais ils vont planter trois arbres pour dire c'est bon, c'est neutre en carbone. Qu'on plante des arbres par ailleurs, c'est très bien. Mais l'objectif, c'est d'arrêter de rejeter du gaz à effet de serre, ce n'est pas de continuer à en rejeter en disant qu'on compense à côté. Donc ça [ce discours, NDLR] déjà, ce sera interdit.

»

Les promesses de futures performances environnementales devront, elles, s'accompagner d'un plan réaliste et examiné de façon indépendante. Et seuls seront autorisés les labels de durabilité fondés sur des systèmes de certification approuvés ou établis par les autorités. « L'objectif est d'améliorer le contrôle des labels "auto-certifiés": ils devront être désormais certifiés par une autorité indépendante et les entreprises devront justifier de la traçabilité de leurs produits », poursuit l'élu écologiste.

Parmi les autres ambitions du texte : garantir l’information sur la réparabilité des produits et limiter l’obsolescence programmée. Pour l'eurodéputée socialiste croate Biljana Borzan, rapporteure du texte, « il s'agit d'une question qui intéresse au plus haut point les citoyens de mon pays. J'ai été contactée à de nombreuses reprises à ce sujet. La panne d'un appareil électroménager représente un coût important pour chaque ménage en Croatie. Cela peut représenter plus qu'un salaire moyen. Grâce à cette nouvelle loi, l'industrie ne tirera plus profit de la fabrication de biens de consommation qui tombent en panne juste après la fin de la garantie.

»

La coalition d'ONG environnemmentales ECOS (Environmental Coalition on Standards) a salué l'adoption du texte, tout en estimant qu'il « repose fortement sur une surveillance étroite du marché, qui reste aujourd'hui lacunaire ».

Réunis à Strasbourg en séance plénière, les députés ont entériné par 593 voix (21 contre, 14 abstentions) cet accord déjà trouvé en septembre dernier entre les États membres et le Parlement européen sur cette nouvelle législation. Après validation du Conseil, la directive entrera en vigueur. Les États auront alors deux ans pour l’appliquer.

(Avec AFP)

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