La Belgique demande le transfèrement d'un humanitaire emprisonné en Iran

Un portrait de l'humanitaire belge Olivier Vandecasteele dans les mains d'une manifestante demandant sa libération, le 22 janvier 2023 à Bruxelles. © KENZO TRIBOUILLARD - AFP

Texte par : RFI Suivre

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La demande belge a été effectuée mardi 18 avril, date d'entrée en vigueur officielle du traité de transfèrement de condamnés entre la Belgique et l'Iran. Un traité décrié par ses détracteurs, qui craignent de voir l'Iran mettre en place une politique du chantage avec Bruxelles. 

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Avec notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazet

C’est la première tentative d’application du traité belgo-iranien qui prévoit le transfèrement pénitentiaire de leurs ressortissants mutuels. La ministre belge des Affaires étrangères, Hadja Lahbib, a officiellement demandé au gouvernement iranien le transfèrement d’Olivier Vandecasteele, à l'occasion d’un entretien téléphonique avec son homologue iranien. 

Yesterday, I announced to my counterpart @Amirabdolahian that Belgium would submit a transfer request for our compatriot Olivier Vandecasteele today. I denounced his conditions of detention and requested a visit of our ambassador in Iran. pic.twitter.com/UXEsHSs83r

— Hadja Lahbib (@hadjalahbib) April 18, 2023

40 ans de prison pour espionnage

Cet humanitaire belge de 42 ans a été arrêté le 24 février 2022 à Téhéran alors qu’il venait passer quelques jours dans le pays où il avait été responsable d’une ONG norvégienne. Condamné pour espionnage au terme d’un procès que ses proches jugent inéquitable, il doit purger 40 ans de prison et recevoir 74 coups de fouet.

La ministre belge des Affaires étrangères a par ailleurs dénoncé les conditions de détention du ressortissant belge, incarcéré depuis dix jours à la tristement célèbre prison d'Evin, dans la capitale iranienne. Bruxelles demande que son ambassadeur soit autorisé à lui rendre visite. La famille du détenu assure que sa condition physique s'est gravement détériorée. 

Politique de chantage

Les opposants au régime iranien avaient attaqué sans succès ce traité de transfèrement de condamnés devant la Cour constitutionnelle belge. Pour ses adversaires, il va renforcer la possibilité pour l’Iran d’exercer une politique de chantage en arrêtant des ressortissants étrangers qui deviennent ainsi des otages du régime.

En Belgique, on craint d’assister à un échange avec le diplomate iranien Assadollah Assadi condamné en Belgique à vingt ans pour une tentative d’attentat contre les opposants iraniens en exil. 

► À lire aussi : La Cour constitutionnelle belge suspend un traité controversé avec l'Iran

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