• La marque bordelaise va désormais assembler ses vélos dans un local situé dans le quartier Euratlantique.
  • L’objectif est de concentrer un maximum d’étapes de fabrication localement, pour diminuer l’empreinte carbone du vélo.
  • Jean Fourche travaille également sur un nouveau modèle de vélo, pouvant transporter davantage de charges.

On n’est pas encore dans l’usine de fabrication à grande échelle. Mais c’est une étape importante que la marque de vélo bordelaise Jean Fourche vient de franchir, avec l’annonce de l’implantation de son usine d’assemblage à Bordeaux, dans le quartier Euratlantique.

« Aujourd’hui nos cadres partent du Portugal, pour être peints à Lyon et assemblés à Saint-Etienne » explique Benoît Maurin, l’un des trois associés de la marque. Si pour le moment la fabrication des cadres continue de se faire au Portugal, « on rapatrie tout le reste à Bordeaux : la peinture se fera chez un peintre, et on assemblera nous-mêmes, en interne. Cela va nous permettre de gagner du temps, d’être plus flexible, et de créer des emplois – trois dans un premier temps – sur le territoire. Et on réduit au passage notre empreinte carbone sur chaque fabrication de vélo, avec moins de transports » poursuit Benoit Maurin.

« Un vrai vélo made in Europe, pas un faux vélo made in France »

Le local accueillera les bureaux de l’entreprise, et la chaîne d’assemblage des vélos. « On veut aussi que ce soit une vitrine autour de notre marque, faire de la pédagogie pour montrer aux gens comment un vélo est fabriqué, d’où viennent les composants. C’est un local très lumineux qui se prête à cette sensibilisation au savoir-faire. »

Les vélos de cette jeune marque qui commercialise ses modèles depuis six mois, sont réalisés à 80 % en France et en Europe, sachant que le gros du marché, aujourd'hui, se situe entre la Chine et Taïwan. Difficile d’estimer toutefois la part qui est fabriquée uniquement en France. « On est un vrai vélo made in Europe, et pas un faux vélo made in France » préfère répondre Benoît Maurin.

Un objectif de 800 modèles en 2022

Après deux premières séries de vélo déjà fabriquées et commercialisées, l'assemblage à Bordeaux commencera à se faire à partir de la troisième série. « On accélère la cadence de production petit à petit, avec pour objectif de produire 800 modèles en 2022 », poursuit Benoît Maurin, qui ajoute avoir convaincu une trentaine de revendeurs jusqu’ici. « Nous visons le double d’ici la fin de l’année. Et nous commençons à travailler avec des entreprises dans le tourisme pour les équiper de flottes de vélos. »

Jean Fourche fait le pari du vélo, comme mode de déplacement pour les trajets du quotidien, particulièrement à Bordeaux, ville considérée comme très cyclable. « Face à la crise pétrolière, le coût de l’essence, on est persuadé que le vélo va tirer son épingle du jeu. Chaque personne qui pourra utiliser un vélo dans ses trajets du quotidien, le fera. On voit déjà de plus en plus de monde, et tout le monde va y arriver à l’usure. Mais nous avons toujours eu la volonté de remettre du bon sens dans la chaîne de fabrication du vélo. On s’est monté en tant qu’entreprise de l’économie sociale et solidaire, c’est une démarche qui nous tient à cœur. »

A partir de 890 euros

Ce vélo de taille unique, utilisable par toute personne entre 1,50 m et 1,90 m, est censé séduire le plus grand nombre, et peut se conserver « de l’adolescence à l’âge adulte. » Il est commercialisé à partir de 890 euros, sachant que l’on peut aussi le personnaliser. « Nous souhaitons par ailleurs travailler sur un nouveau modèle qui soit plus utilitaire, pour transporter soit des enfants, soit du matériel. »

Reste, maintenant, à relever le pari d'un vélo 100 % français. Ce qui passera sans doute par la création d'une véritable filière du vélo, pourquoi pas en Nouvelle-Aquitaine ?

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