• Le Covid-19 peut atteindre durablement les circuits neuronaux de la mémoire olfactive, responsable du goût et de l’odorat.
  • La docteure Emmanuelle Albert, du service ophtalmologique de l’AP-HM, a reçu de nombreux patients en consultation atteints d’une forme longue du Covid-19 et les aide dans leur rééducation.
  • Parmi les patients reçus, deux salariées de la société Cepasco, qui commercialise des épices, ont eu l’idée de concevoir avec cette dernière un coffret de rééducation.

La perte de l’odorat et du goût est un des effets possibles d’une infection longue par le Covid-19. Celle-ci peut même durer plusieurs semaines, voire plusieurs mois. « Il y a 10 à 20 % des patients qui consultent pour une perte de l'odorat et du goût car ils ne retrouvent pas ces sens spontanément », observe la docteure Emmanuelle Albert, du service ophtalmologique de l’assistance publique des hôpitaux de Marseille, qui a publié en janvier dernier Petit manuel pratique pour retrouver l’odorat et le goût, un livre destiné à la rééducation olfactive. Dans ce cas, il s’agit « d’une  destruction partielle des neurones olfactifs, ce qui peut entraîner un hypométabolisme [une sous-activité] dans les régions qui traitent la mémoire olfactive », explique-t-elle.

Une conséquence du Covid-19 vécue par Ludivine Hubert, DRH de Cepasco, une société provençale qui œuvre depuis plus de 100 ans dans le commerce des épices. En consultation chez la docteure Emmanuelle Albert, qui a déjà identifié l’effet « madeleine de Proust » des épices, une réminiscence de souvenirs profonds, Ludivine se dit « qu’il y a probablement quelque chose à faire ».

« L’odorat est la plus ancienne mémoire »

« Nous avons alors mis ensemble au point quelques exercices », poursuit la docteure.  « Les épices sont des odeurs familières, très évocatrices, qu’on relie facilement aux émotions. » Idéales donc pour recréer le chemin neuronal olfactif endommagé par le Covid-19. C’est ainsi que la société fondée en 1876 en Algérie, puis installée à Marseille à partir de 1962 et enfin Gémenos, qui importe 2.500 tonnes d’épices par an et emploie 80 personnes, a décidé de développer un coffret au service de cette rééducation olfactive, dont les bénéfices sont reversés à l’AP-HM. Cinq épices aisément identifiables : le thym, le fenouil, le clou de girofle, le curry et la vanille, tous utilisés pour réveiller la mémoire des odeurs. Les exercices, simples, consistent à humer et manger ces épices pour entraîner son cerveau aux odeurs et aux goûts.

Couplé à une rééducation orthophonique, « nous obtenons de très bons résultats », constate Emmanuelle Albert. Notamment parce que « l’odorat est la plus ancienne mémoire et est celle qui dure le plus longtemps ». Une étude de l’Inserm relevait qu’un participant sur cinq des 3.100 patients ayant répondu déclarait avoir récupéré la totalité de ses capacités olfactives dans une moyenne de 16 jours. Pour le reste, le trouble pouvait durer jusqu’à 10 mois.

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