Chronique des matières premières

Gaz néon: le marché perd l'Ukraine, son premier exportateur, à cause de la guerre

Audio 01:38

L'Ukraine fournissait avant le début du conflit la moitié de l'approvisionnement mondial en néon, un gaz qui entre notamment dans la fabrication des lasers utilisés dans l'impression des puces électroniques.  © AP/John Minchillo

Par : Marie-Pierre Olphand Suivre

2 mn

L'Ukraine, premier exportateur de gaz néon. C'était avant le début de la guerre. Aujourd'hui, les deux grosses usines, d'Odessa et de Marioupol sont à l'arrêt, de quoi inquiéter l'industrie des semi-conducteurs.

Publicité

L’Ukraine, acteur majeur de l’industrie des semi-conducteurs, c’est une des révélations de cette guerre. Le pays fournissait avant le début du conflit la moitié de l’approvisionnement mondial en néon. Un gaz qui entre notamment dans la fabrication des lasers utilisés dans l’impression des puces électroniques. 

À titre d’exemple, en 2021, les États-Unis ont importé 90 % de leur néon d’Ukraine et d’Allemagne, selon le cabinet de conseil TechCet spécialiste de l’approvisionnement de l’industrie des semi-conducteurs. 

Odessa et Marioupol, deux usines fermées

Avec la guerre, les deux principales usines ukrainiennes situées à Odessa et Marioupol (Ingas et Cryoin) ont bien évidemment arrêté leur production. Personne ne peut dire quand l’activité reprendra et avec quelle capacité. 

Développer de nouvelles chaînes de fabrication ailleurs ne peut pas être une solution de court terme, au vu de la technologie requise et du temps pour démarrer une usine. La solution pour les acheteurs est donc de chercher d’autres fournisseurs, et se de tourner notamment vers la Chine, l’autre gros pourvoyeur de néon.  

Mais sur le marché chinois comme sur le marché international, le prix a flambé. La hausse est du même ordre qu’en 2014, lors de l’annexion de la Crimée, où le prix avait grimpé de 600 % selon les chiffres de la commission américaine du commerce international. 

Depuis 2014, les importateurs ont appris

Suite au conflit de 2014, les gros acheteurs ont déjà commencé à diversifier leurs fournisseurs pour moins dépendre de l’Ukraine. Ils ont aussi fait plus de stock. La situation n’est donc pas critique pour les principaux fabricants de semi-conducteurs. Les stocks sont suffisants selon un expert de chez AlixPartners, cabinet international de conseil, qui n’exclut pas des problèmes d’approvisionnement à moyen terme.

La courbe des prix ne devrait cependant pas s’inverser, car la crainte d’une pénurie incitant certains importateurs à acheter coûte que coûte, notamment les plus petits qui n’ont pas eu les moyens de constituer des stocks.

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Je m'abonne

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

google-play-badge_FR
  • Ukraine