Les poids lourds des pays du Sud, une pollution d'exportation

L'exportation de poids lourds d'occasion est un marché très lucratif pour les pays industrialisés qui se débarrassent de leur flotte de véhicules vétustes contre argent comptant. Ces poids lourds d'occasion ont des conséquences néfastes dans les pays importateurs, comme révèle un rapport publié ce vendredi par le Programme des Nations unies pour l'environnement.

Un convoi de poids lourds chargés de coton du Mali et du Burkina Faso sur le chemin du port d'Abidjan, le 4 juin 2017. Le Mali redevient premier producteur de coton africain. ISSOUF SANOGO / AFP

Par : RFI Suivre

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Dans de nombreux pays en développement, ils font partie intégrante du paysage : de vieux camions et bus branlants, venus d'autres pays et souvent d'autres époques (lire encadré). Entre 2015 et 2020, le Japon, l'Union européenne et la Corée du Sud ont exporté 2,4 millions de poids lourds d'occasion vers des pays en développement et représentent à eux trois 60% du marché d'export mondial. En Europe de l'Est, en Afrique et en Asie, ces véhicules utilitaires d'occasion de plus de 3,5 tonnes sont nécessaires au développement économique et aux besoins toujours plus pressants de mobilité. 

Seulement voilà : ces camions et bus d'un autre âge sont, de façon disproportionnée, responsables de la pollution de l'air, d'accidents de la route et d'émissions de CO2, alertent les chercheurs onusiens.

Des 146 pays importateurs analysés dans leur rapport, 18 ont complètement interdit l'achat des poids lourds d'occasion et 123 autres ont certes mis en place des régulations, comme une restriction d'âge pour ces véhicules. Mais dans la majorité de ces pays, ces règlementations ne sont pas appliquées. Or, soulignent les experts onusiens, une régulation du marché pourrait permettre aux pays en développement d'accéder, à terme, à des poids lourds de meilleure qualité, comme des bus électriques. Ce afin de protéger l'environnement ainsi que la santé de leurs populations. Pour l'instant, seuls la Sierra Leone et le Suriname ont inclus l'import de poids lourds d'occasion dans leurs stratégies nationales de lutte contre le réchauffement climatique. 

Au Bénin, les camions désignés coupables de la pollution des villes du pays

Avec notre correspondant à Cotonou,Jean-Luc Aplogan

Heavy goods vehicles are very numerous and visible in Cotonou and its surroundings.

They transport sand, gravel, cargo containers, fuel, etc.

Pollution with serious consequences on the environment and health that several environmental activists denounce.

No need for measuring tools to conclude that the trucks circulating in Benin are very far from anti-pollution standards.

The heavy-duty fleet includes old trucks, several decades old, with engines running out of steam.

Their exhaust pipes release a thick cloud of black smoke with each throttle application.

When they are stopped at the intersection, the motorcycles move away, some users wear masks to protect themselves.

They are the unloved of traffic, they pollute but they are also criticized for overloading and dangerous driving.

For Myriam, environmental activist, trucks are polluters that poison: “

they have direct consequences on our health, namely respiratory problems and allergies.

We must raise awareness of the consequences of truck pollution and encourage policies aimed at reducing this negative impact.

»

In the framework law on the environment, there is the polluter pays principle.

The police repress but not always.

The government in its finance law exempts the purchase of new vehicles from customs taxes and VAT.

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