• Lors de la nuit de la disparition de Delphine Jubillar, le téléphone de son mari Cédric, mis en examen pour « meurtre », était éteint entre 22h08 et 3h53 et non en mode avion comme il l’avait déclaré.
  • Cette nouvelle expertise pourrait mettre à mal la défense du principal suspect, même si pour ses avocats cela ne change rien.

Cédric Jubillar a-t-il volontairement éteint son téléphone portable la nuit de la disparition de sa femme, Delphine, dans la nuit du 15 au 16 septembre 2020 ? Et si c’est le cas, est-ce dans le but de ne pas être suivi dans ses mouvements cette nuit-là ? Jusqu’à présent, ses déclarations lors de ses auditions laissaient penser que le plaquiste l’avait mis en mode avion, entre 22h08 et 3h53.

Mais une expertise menée par les gendarmes, dévoilée par Le Parisien, tend à prouver que le portable aurait été désactivé, « l’absence d’activité du téléphone, confortée par l’étude des métadonnées du système de fichiers, n’est pas compatible avec un téléphone positionné en mode avion », indiquent dans leurs conclusions les spécialistes, cités par le quotidien.

De quoi jeter à nouveau le trouble sur les propos de Cédric Jubillar et conforter la thèse de l’accusation, celle du meurtre de l’infirmière par son mari entre 23 h et environ 4 h, période au cours de laquelle il aurait pu déplacer son corps pour le cacher. En détention provisoire pour le meurtre de sa femme depuis le 18 juin 2021, le Tarnais continue de son côté à clamer son innocence.

« Il ne s’en souvient objectivement pas »

Cédric Jubillar est soutenu par ses trois avocats, pour qui cette nouvelle expertise ne prouve rien. « Ce qui est établi, par les gendarmes, c’est que la batterie de son téléphone dysfonctionnait, que la charge pouvait passer de 80 % à 0 %. Même s’il était en mode avion, il n’est pas exclu qu’il se soit coupé », avance Emmanuelle Franck, l’une de ses défenseurs.

Pour elle, Cédric Jubillar n’a pas menti. « Contrairement à ce qui peut se dire, il n’a pas toujours dit qu’il était en mode avion. Sur le téléphone, on ne l’interroge ni lors de la première, ni de la deuxième audition. C’est après, à force de lui poser des questions qu’il dit qu’il a dû le mettre en mode avion. C’est comme pour la couette, il ne se rappelait pas, mais à force qu’on l’interroge il a dit qu’il avait dû la mettre dans la machine à laver, or on sait que ce n’est pas le cas. Il ne s’en souvient objectivement pas », argumente l’avocate.

Mais pour les gendarmes, l’argument du mode avion serait plus que suspect car Cédric Jubillar ne l’aurait activé qu’en de rares occasions au cours de l’année passée, alors qu’il avait un usage intensif du téléphone, notamment pour des jeux vidéo dont il était accro.

Pour la défense, le fait que le téléphone soit coupé vient au contraire contredire la piste suivie depuis le départ par les gendarmes, celle d’un homme qui serait devenu fou peu avant 23 h, en découvrant que sa femme venait d’envoyer un message à son amant et l’aurait alors tuée. « Le téléphone est éteint à 22 h, cela voudrait dire alors qu’il avait prévu de la tuer. Et s’il est si malin que ça, il aurait laissé le téléphone allumé chez lui, il aurait le meilleur alibi. Quel intérêt aurait-il eu de le prendre ? », s’énerve Me Franck. Elle préférerait que les juges d’instruction s’intéressent à d’autres déconnexions nocturnes, celles de l’amant de Delphine et de sa femme.

Suivant ainsi la ligne de défense de Cédric Jubillar, pour qui depuis le début, les enquêteurs se sont focalisés sur le mari, laissant de côté d’autres pistes. Mais pour l’accusation, s’il n’existe pas de preuves matérielles, il reste un faisceau d’indices à son encontre, et le contexte de séparation du couple. Ainsi que les déclarations de leur fils, Louis, qui évoque une dispute entre ses parents, ou encore les multiples déclarations du suspect avant la disparition de sa femme, indiquant à des proches qu’il voulait tuer sa femme parce qu’elle l’énervait. Autant de points du dossier qui ont poussé les juges de la chambre d’instruction de la cour d’appel de Toulouse à confirmer à quatre reprises son maintien en détention.

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