L'élue Catherine Blein ici le 4 mai 2017 lors d'un déplacement de Marine Le Pen en Bretagne. — DAMIEN MEYER / AFP

« Tuerie en New Zealand : œil pour œil… ». C’est avec ce court tweet que Catherine Blein avait commenté les attentats terroristes d’extrême droite contre deux mosquées de Christchurch. Perpétrées le 15 mars 2019 par l’Australien Brenton Tarrant, condamné à la prison à vie en 2020, les attaques avaient fait 51 morts et 49 blessés. Le jour du drame, l’ancienne élue du Front national et conseillère régionale de Bretagne avait publié ce message sur son compte Twitter personnel provoquant un torrent de réactions indignées. Plusieurs plaintes avaient été déposées. Ce mardi, la cour d’appel de Rennes a confirmé la culpabilité de l’élue, condamnée pour apologie du terrorisme, mais a allégé sa peine.

En première instance, le tribunal correctionnel de Saint-Brieuc (Côtes d’Armor) avait condamné Catherine Blein à un an de prison avec sursis et prononcé son inéligibilité pour trois ans. L’élue avait fait appel de cette décision. Ce mardi, elle a vu sa peine de prison avec sursis se muer en une amende de 1.500 euros prononcée par la cour d’appel de Rennes. Son inéligibilité pour trois ans a été confirmée.

Exclue du FN pour des propos islamophobes

Exclue du Front national en 2017 après des messages homophobes et islamophobes sur les réseaux sociaux, l’élue avait fait appel de sa condamnation, estimant la peine « extravagante ». Le conseil régional de Bretagne où elle siégeait avait porté plainte, tout comme le conseil français du culte musulman et Ouahid Bassid, élu de la ville de Meaux. Son tweet avait été retiré et une centaine de signalements avaient été adressés à la plateforme Pharos.

Entendue en 2019, l’élue avait expliqué avoir voulu « faire un parallèle » avec l’attaque d’une église copte en Egypte perpétré quelques mois plus tôt. Elle se défendait de toute apologie du terrorisme et avait expliqué qu’elle ne pensait pas que son message pourrait « créer une polémique ». Elle avait cependant précisé qu’elle ne combattait « que le terrorisme islamiste », « le seul » qu’elle connaisse, évoquant « un acte isolé » pour décrire la tuerie de Christchurch.

La cour d’appel s’est montrée plus clémente, s’appuyant sur l’absence de condamnation préalable de la prévenue. « Au regard de la personnalité de l’auteur du tweet, dont il n’est pas établi qu’elle avait démérité auparavant, les propos justifient le prononcé d’une peine d’amende », argumente la cour d’appel dans son arrêt. La conseillère régionale avait déjà publié des messages insultants sur son compte Twitter comme : « Honte à l’islam qu’il faut éradiquer de notre sol par principe de précaution ». Mais ces messages n’avaient pas fait l’objet de poursuites.

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