Joe Biden et Vladimir Poutine (illustration). — Photos Sipa / Montage 20 Minutes

Oublié, Vladimir Poutine le «tueur». Joe Biden a proposé mardi à son homologue russe d'organiser une rencontre au sommet «dans un pays tiers» dans «les prochains mois» afin de «bâtir une relation stable et prévisible avec la Russie», ont annoncé les services des deux chefs d'Etat.

Dans une nouvelle conversation téléphonique, le président des Etats-Unis a notamment exprimé son «inquiétude au sujet de l'accumulation soudaine de troupes russes en Crimée occupée et à la frontière ukrainienne», appelant «la Russie à faire baisser les tensions», a indiqué la Maison Blanche dans un communiqué. «Le président Biden a souligné le soutien inébranlable des Etats-Unis à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de l'Ukraine», ont expliqué ses services, alors que le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken se trouve à Bruxelles pour évoquer ce dossier avec son homologue ukrainien et avec les alliés européens et de l'Otan.

La Russie d'accord pour «poursuivre le dialogue»

Le Kremlin, qui n'a pas précisé si le président russe avait accepté la proposition de rencontre de Joe Biden, a confirmé que les deux hommes avaient abordé la question ukrainienne et indiqué qu'ils avaient convenu de «poursuivre le dialogue» pour garantir la sécurité mondiale.

Le président américain a par ailleurs «dit clairement que les Etats-Unis agiraient de manière ferme en défense de leurs intérêts nationaux en réponse aux actions de la Russie, telles que des cyberattaques ou des ingérences électorales», selon le communiqué de son administration.

«Nous ne cherchons pas à établir un rapport de confiance, mais plutôt de la prévisibilité et de la stabilité», a résumé sa porte-parole, Jen Psaki. Une telle relation durable permettrait «un dialogue stratégique» sur le contrôle des armements ou les questions de sécurité, «conformément aux intérêts américains», a précisé la Maison Blanche.

Les relations entre Moscou et Washington sont au plus bas, plombées par des désaccords sur nombre de dossiers de l'Ukraine à la Syrie, des accusations d'ingérence électorale, d'espionnage et de cyberattaques. Le mois dernier, Joe Biden avait qualifié dans une interview Vladimir Poutine de «tueur». Ce à quoi l'intéressé avait répondu par: «C’est celui qui le dit qui l’est.»

Le dernier dirigeant de l'URSS, Mikhaïl Gorbatchev, qui a aidé à sortir les relations avec Washington de l'impasse dans les années 1980, a salué mardi un possible sommet entre les deux présidents. «C'est le seul moyen de commencer à construire des relations bilatérales d'une nouvelle manière», a-t-il dit, cité par l'agence de presse russe Interfax.

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