Jean-Luc Boujon (à Annecy) / Crédit photo : OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP 10h20, le 09 juin 2023

Vingt-quatre heures après l'attaque au couteau qui a fait six blessés à Annecy, de nombreuses questions restent en suspens, notamment en ce qui concerne le mobile de l'assaillant. L'homme, un Syrien de 31 ans, doit passer un examen psychiatrique ce vendredi.

Vingt-quatre heures après l'attaque au couteau à Annecy qui a fait six blessés, dont quatre enfants, les habitants viennent se recueillir autour de l'aire de jeux où a eu lieu le drame. Des bougies, des fleurs sont déposées à l'entrée du parc du Pâquier. L'assaillant, lui, a passé sa première nuit en garde à vue. Ce Syrien de 31 ans a été interpellé quelques minutes seulement après l'attaque. Comment expliquer ce geste insensé, tout simplement abominable ? L'homme va passer un examen psychiatrique ce vendredi. À ce stade, l'enquête est ouverte pour tentative d'assassinat.

Un "acte insensé" ?

Difficile pour l'heure de dire ce qui a provoqué le passage à l'acte de l'agresseur. Les témoins ont décrit un homme déterminé qui, après avoir sauté par-dessus la barrière de l'aire de jeux puis écarté les adultes, s'est littéralement jeté avec son couteau sur les enfants, deux dans une poussette et deux autres en train de jouer. À l'évidence, son intention était de s'en prendre à des enfants, sans que l'on sache pour l'heure quel était son mobile, comme l'explique la procureure d'Annecy, Line Bonnet.

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"Il n'y a aucun élément qui permet d'évoquer un motif terroriste. Comme usuellement dans ce genre d'affaire, le parquet national terroriste est présent et procède à une évaluation. L'enquête en cours va permettre de déterminer le mobile. Je ne peux pas exclure évidemment à ce stade un acte insensé", détaille la procureure.

Parmi les éléments troublants, le fait que dimanche dernier, l'assaillant s'est vu notifier le refus de sa demande d'asile en France au motif qu'il avait déjà le statut de réfugié en Suède. Le même jour, il aurait été contrôlé par la police en train de se laver dans le lac d'Annecy, un lac près duquel il venait chaque jour, s'asseyant le plus souvent sur un banc, sans forcément être agressif. La première ministre a précisé qu'il n'avait aucun antécédent psychiatrique connu.