L’ancien pilote automobile français Jean-Pierre Jabouille, artisan de la première victoire de Renault en Formule 1, est mort ce jeudi à l’âge de 80 ans, a-t-on appris auprès de sa famille qui n’a pas précisé les causes de son décès.

Jabouille ne compte à son palmarès que deux victoires en une cinquantaine de courses en F1. Mais il avait été contraint plus souvent qu’à son tour à l’abandon en raison des difficultés rencontrées dans la mise au point du moteur turbo, une technologie révolutionnaire en F1 à l’époque.

Le « grand blond »

Né à Paris le 1er octobre 1942 dans un milieu aisé et titulaire d’un diplôme d’ingénieur, son palmarès compte aussi un titre de champion d’Europe de Formule 2 remporté en 1976. Jabouille fait des débuts plutôt anonymes en F1 en 1974 sans se qualifier et dispute sa première course en 1975.

C’est son association avec Renault qui va permettre à celui que la presse surnomme « le grand blond » de s’imposer dans la discipline reine du sport automobile, non sans commencer par s’attirer surtout des… quolibets. Le constructeur français est alors le seul à parier sur le moteur turbo-compressé à six cylindres de 1500cc alors que les autres font courir des moteurs « classiques » V8 ou V12 de 3000cc.

Après avoir effectué ses débuts en course à la mi-1977, la Renault RS01 est vite surnommée « la théière jaune » en raison de sa couleur mais surtout de sa propension à faire exploser son moteur dans un nuage de fumée blanche. Mais Jabouille n’en a cure. Il s’obstine, travaille avec les ingénieurs et croit au potentiel de la monoplace. Il connaîtra une série de 13 abandons avant de pouvoir enfin marquer ses premiers points au Grand Prix des Etats-Unis en octobre 1978 avec une 4e place.

Renault au sommet

René Arnoux le rejoint chez Renault en 1979 et en juillet, sur le circuit de Dijon-Prenois, il monte pour la première fois, tout comme Renault, sur la plus haute marche du podium. L’ironie est que l’histoire se souviendra davantage du duel que se livrent Arnoux et le Canadien Gilles Villeneuve (Ferrari) pour la 2e place que de la victoire de Jabouille.

« Je pensais uniquement à terminer la course, racontait-il à l’AFP en 2018. Je savais qu’on avait une chance si on arrivait au bout. C’était une grande fierté parce que c’est dur de gagner en F1. Un soulagement aussi parce que j’avais souvent été en tête et, à chaque fois, j’avais connu des problèmes de fiabilité. »

« Nous sommes ce que nous sommes aujourd’hui grâce à Jean-Pierre et son héritage perdure », a indiqué ce jeudi Alpine, qui regroupe les activités courses de Renault, dans un communiqué.


Statement on behalf of BWT Alpine F1 Team pic.twitter.com/xSgNP5soPi

— BWT Alpine F1 Team (@AlpineF1Team) February 2, 2023

L‘accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur « J‘ACCEPTE », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires

J‘ACCEPTE

Et pour mieux rémunérer 20 Minutes, n'hésitez pas à accepter tous les cookies, même pour un jour uniquement, via notre bouton "J‘accepte pour aujourd‘hui" dans le bandeau ci-dessous.

Plus d’informations sur la page Politique de gestion des cookies.


Jambes brisées

Il faudra ensuite attendre le GP d’Autriche plus d’un an plus tard pour voir Jabouille gagner à nouveau, et pour la dernière fois, en F1, non sans avoir encore abandonné à… 14 reprises entre ses deux triomphes. Si la technologie du turbo devient la norme en F1, Jabouille cède sa place chez Renault à Alain Prost après s’être cassé les deux jambes à la fin de la saison 1980. Il rejoint Ligier la saison suivante mais se rend rapidement compte que les séquelles de ses blessures l’empêchent de revenir au plus haut niveau et décide de quitter la F1.

Cela ne l’empêchera pas de déclarer dans un autre entretien à l’AFP en 2019 qu'« à l’heure actuelle, on sort, on va faire un tour dans l’herbe et on revient. On a fait d’énormes progrès en terme d’absorption des matériaux et il faudrait mettre des barrières autour des circuits pour que la voiture soit un peu endommagée en cas de sortie de route sans risques pour le pilote ».

Jabouille reviendra ensuite à ses premières amours, l’endurance, avec Peugeot. Déjà riche de deux troisièmes places au 24 Heures du Mans en 1973 et 1974 avec Matra, il en obtient deux autres en 1992 et 1993 avec la marque au Lion. Il prend ensuite la direction de Peugeot-Sport jusqu’en 1995, avant de créer sa propre écurie d’endurance, Jabouille-Bouresche Racing.

  • Formule 1 (F1)
  • Sport
  • Renault
  • Disparition