Les sessions nocturnes font leur retour à Roland-Garros, lundi 23 mai. Après une mise en place en 2021 gâchée par l'absence de public puis la présence de jauges restrictives, le tournoi parisien a inauguré une deuxième fois cette nouveauté qui imite l'US Open et l'Open d'Australie.

Les "night sessions" dans la langue de Shakespeare, ce sont des matchs programmés en début de soirée mettant en scène les stars du tennis. Une sorte d'affiche de la journée, qui donne lieu à une billetterie séparée et qui se déroule souvent dans des ambiances endiablées. Cependant, les hasards de la programmation ou des retards font qu'il n'est parfois pas le dernier match. Alors que les détenteurs du sésame pour le Philippe-Chatrier nocturne se pressaient dans l'enceinte, Richard Gasquet et Benoît Paire lançaient à la même heure leur propre 1er tour sur deux autres courts.

Un DJ set pour chauffer le public

Et dans les faits, ça donne quoi ces sessions nocturnes ? Déjà, l'intention est d'offrir un show à l'américaine en commençant par un "DJ Set and Match". Derrière cet excellent jeu de mots, une animation musicale qui se permet d'annoncer des grands noms tels que Étienne de Crécy, Møme, Yuksek ou encore Jabberwocky. Une programmation qui n'aurait pas dépareillé dans un festival d'électro. Pour la première, ce sont les Français de Bon entendeur qui ont à charge de chauffer le public, à mesure que le Philippe-Chatrier se remplit.

Bon entendeur a animé l'avant-match. © Pierre Réné-Worms, France 24

Le contrat est d'ambiancer les spectateurs le dernier quart avant l'arrivée des joueurs. Mission accomplie en concluant sur leur tube "Le temps est bon" qui, à défaut de faire danser les tribunes, aura le mérite de rester dans la tête de tout le monde pour le reste de la soirée.

"Le temps est bon... le ciel est bleu..." La chanson fait même écho à l'incroyable alignement des astres dont bénéficie la deuxième cuvée des sessions nocturnes. En effet, alors que la grisaille et la pluie ont gâché la deuxième journée de Roland-Garros, le ciel s'est dégagé juste à temps pour le début de la session.

Le public se réveille petit à petit

C'est donc dans la lumière déclinante du jour que les deux protagonistes du soir font leur entrée. L'an dernier, l'annonce des joueurs façon combat de boxe avait un côté ridicule, la faute à un stade complètement vide en raison du Covid-19. Cette fois, les sièges vides se font plus rares et les spectateurs répondent présents en acclamant – ou sifflant – Yoshihito Nishioka et son adversaire du soir, le numéro 1 mondial Novak Djokovic.

Après Serena Williams l'an dernier, qui de mieux que Novak Djokovic, tenant du titre, pour inaugurer, la première des dix sessions de nuit de la cuvée 2022 ? Peut-être un Français, sans faire injure au Serbe 20 fois sacré en Grand Chelem… Le quasi-silence de cathédrale au début de l'affrontement tranche nettement avec l'ambiance survoltée qui émanait du court voisin Suzanne-Lenglen, où le Mousquetaire Richard Gasquet éparpille façon puzzle le 39e mondial, Lloyd Harris, dans le premier set. Il faut dire que le Serbe apparaît plus concentré que soucieux d'enflammer le court.

The defending champion has arrived...#RolandGarros | @DjokerNole pic.twitter.com/6AuCYSQu6H

— Roland-Garros (@rolandgarros) May 23, 2022

Mais, petit à petit, la magie opère. À la faveur de longs rally et de quelques points spectaculaires, le stade perd de ses pudeurs de gazelle et s'enflamme. "Nole, Nole, ole, ole, ole", s'élève des tribunes entre les points. L'arbitre commence même à devoir hausser le ton.

Le ciel y va de son coup de pouce. La pluie se met à tomber sur la porte d'Auteuil, interrompant toutes concurrences sonores des matches de Richard Gasquet et de Benoît Paire et les reportant au lendemain. Toit fermé, seule la session nocturne se poursuit avec un Novak Djokovic qui déroule, encouragé par le public chauffé à blanc.

Novak Djokovic a régalé le public de plusieurs points spectaculaires. © Pierre René-Worms, France 24

Amazon peut se frotter les mains. Le diffuseur de Roland-Garros depuis 2021 et instigateur des sessions nocturnes a un produit à la mesure de la somme rondelette – et non révélée – qu'il a dépensé pour acquérir l'exclusivité

Le temps est bon... même s'il pleut... Sur le Central, le jeu de Djoko est savoureux...

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