L'UBB de Cameron Woki va devoir relever un énorme défi face au Racing. — Philippe LOPEZ / AFP

  • L’UBB reçoit ce dimanche (13h30) le Racing 92 en quart de finale de la Champions Cup.
  • Depuis deux ans, les Bordelais font souvent la différence en toute fin de match grâce à un état d’esprit inculqué par leur manager Christophe Urios.
  • Ils peuvent aussi compter sur un staff aux petits oignons et un banc ultra-décisif.

C’est devenu la signature de l'UBB ! Et elle marque au fer rouge ses adversaires depuis presque deux ans. On parle de ces nombreuses victoires acquissent dans les toutes dernières minutes des matchs, voire au-delà du temps réglementaire. L’Union Bordeaux-Bègles version Christophe Urios finit souvent ses rencontres en boulet de canon. La victoire contre les Anglais de Bristol la semaine dernière est venue confirmer cette habitude avec deux essais inscrits en fin de match à 14 contre 15 pour entériner la qualification en quart de finale de  Champions Cup.

Ce dimanche (13h30) au stade Chaban-Delmas, les Bordelais retrouveront justement en quart une équipe qui a déjà vécu ce scénario contre eux, le Racing 92. Par deux fois en deux ans en Top 14. « C’est un peu la marque de fabrique du club » avoue Olivier Brouzet, l’ancien deuxième ligne international. Avant de quitter récemment l’UBB, l’ex-directeur du développement du club a vécu quelques victoires au finish la saison dernière (Toulouse, Castres ou La Rochelle) et ces derniers mois (Castres, Montpellier ou encore Clermont), avec en prime cette saison des succès d’un point grâce par exemple à des essais à la 80e et 89e minute dans le Tarn et en Auvergne. Des exploits qui n’en sont plus vraiment quand ils deviennent aussi répétitifs.

L’UBB en « alerte rouge » avant son excitante fin de saison avec Picamoles https://t.co/8s8fO9MTpO

— 20 Minutes (@20Minutes) March 18, 2021

Quand Urios s’inspire de Ferguson

Comme souvent à l’Union depuis deux ans, ces victoires doivent beaucoup à son manager Christophe Urios. S’il n’est pas sur le terrain pour aller aplatir le ballon de la gagne et encore moins pour taper la pénalité ou la transformation victorieuse, il a transmis à ses joueurs ce refus de la défaite. « L’équipe ne lâche jamais rien, elle envoie énormément de jeu du début jusqu’à la fin et croit toujours en ses chances. C’est une équipe très soudée avec des bons camarades qui ont envie de se donner sur le terrain ensemble et ça transpire surtout sur ces moments importants dans le money time », explique Olivier Brouzet.

Pour réussir à imprégner cette culture de la gagne à ses joueurs, comme il l’avait aussi fait à Oyonnax ou Castres par le passé, Christophe Urios s’est inspiré d’un certain Sir Alex Ferguson. « J’ai toujours été impressionné par ce qu’il disait à Manchester United. Quand ils jouaient à Old Trafford, il disait ''le dernier quart d’heure, c’est le nôtre''. Quoi qu’il se passe sur le terrain, ils savaient qu’ils allaient marquer, égaliser ou prendre le score. » D’où le Fergie Time ! Alors après chaque mois, il regarde si son équipe a gagné ces 20 dernières minutes. C’est même presque une obsession pour lui :

On veut être les meilleurs là-dessus. Pourquoi ? Parce que, un, cela veut dire que physiquement, on est prêts, deux, que c’est notre état d’esprit. On ne lâche jamais. On n’abandonne jamais. Et ça, c’est important. »

Tellement important à ses yeux qu’il n’a pas hésité, il y a quelques semaines, à offrir un livre à ses joueurs sur le sujet : L’art de la niaque, d’Angela Duckworth. Un bouquin sur lequel s’appuie beaucoup ce fou de management. « Il parle de passion et surtout de persévérance, détaille Frédéric Rey-Millet coauteur avec l’entraîneur bordelais de 15 leçons de leadership,Christophe [Urios] rabâche aussi très souvent le mantra des All Black à ses joueurs : Être meilleur ne s’arrête jamais ! » Et surtout pas avant le coup de sifflet final de l’arbitre.

« Je construis [surtout] une équipe pour finir le match »

Si bien sûr beaucoup de choses se jouent dans la « tronche » dixit Urios, il n’y a pas que ça. D’autres facteurs entrent en jeu notamment la dimension physique. A l’UBB, le staff a par exemple mis en place un protocole diététique et athlétique afin de donner un second souffle aux joueurs à partir de la 60e minute de jeu. Le banc bordelais fait également très souvent la différence depuis deux ans grâce à ses « impacts players », à l’image d’un Ravaï la saison dernière ou d’un Lamothe, d’un Dweba, d’un Kaulaschvili cette saison. Ces beaux bébés apportent énormément de tonicité face à des défenses usées en fin de match.

« Quand tu construis une équipe, tu la construis pour attaquer le match mais surtout je construis une équipe pour finir le match », rappelle Christophe Urios. D’ailleurs, on ne parle plus de remplaçants mais de finisseurs dans le rugby moderne. Les managers ne composent plus une équipe de départ mais un groupe avec la plupart du temps des joueurs complètement interchangeables. L’Union Bordeaux-Bègles peut par exemple s’appuyer sur la très grande richesse de son effectif en deuxième et troisième ligne (Marais, Douglas, Cazeaux, Petti, Woki, Roumat, Higgimbotham, Picamoles…). Il reste alors au coach girondin à pianoter selon les profils de ses joueurs et de l’adversaire du jour.

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