C'est une plaisanterie de Chris Rock sur le crâne rasé de Jada Pinkett Smith, l'épouse de Will Smith atteinte d'alopécie -- une maladie provoquant une importante chute de cheveux -- qui a déclenché l'esclandre. Will Smith monte alors sur scène et lui décoche une gifle. "Ne prononce pas le nom de ma femme avec ta putain de bouche!", lance-t-il même une fois rassis.

La condamnation la plus virulente est venue de l'acteur et réalisateur américain Judd Apatow dans un tweet qu'il a ensuite effacé mais que la comédienne Mia Farrow a repris: Will Smith "aurait pu le tuer. Il a tout simplement perdu le contrôle de sa colère et sa violence (...) Il a perdu la tête."

Mia Farrow elle-même, plus consensuelle, a défendu le comique Chris Rock, qui n'a fait "qu'une plaisanterie, comme il sait en faire".

Le joueur star des Golden State Warriors de San Francisco, le basketteur Stephen Curry, s'est dit lui aussi "toujours sous le choc, comme tout le monde".

Le sportif a rendu hommage à Denzel Washington qui, dimanche soir aux Oscars, a réconforté Will Smith en lui disant: "Dans tes moments les plus intenses, fais attention, c'est là que le diable surgit!"

Pour l'écrivaine britannique Bernardine Evaristo, dont le père est nigérian, Will Smith a manqué une occasion de faire preuve d'exemplarité, notamment pour les Afro-Américains: alors qu'il n'est "que le cinquième Noir en près de 100 ans à gagner un Oscar pour un rôle titre et le premier en 16 ans, (il) recourt à la violence au lieu d'utiliser le pouvoir des mots pour terrasser Chris Rock", a-t-elle dénoncé sur Twitter.

"Et ensuite il invoque Dieu et l'amour qui lui auraient fait faire ça", a-t-elle encore fustigé.

"Manque de respect"

De fait, Will Smith a présenté ses excuses dimanche -- à l'Académie des Oscars mais pas à Chris Rock -- en affirmant, en larmes, que "l'amour vous fait faire des choses folles", tout en condamnant des "gens qui vous manquent de respect".

L'acteur américain de 53 ans, hyper-populaire aux Etats-Unis et à l'étranger, a reçu l'Oscar du meilleur acteur pour "La Méthode Williams", performance de comédien où il incarne Richard Williams, le père entraîneur des championnes de tennis Serena et Venus Williams, auxquelles il inculque un certain nombre de valeurs morales.

Dans le film, le personnage se laisse même rouer de coups, sans répondre, par des jeunes malfrats d'une banlieue californienne.

Certains sont toutefois apporté leur soutien à Will Smith. L'ancien chanteur des One Direction Liam Payne a ainsi réagi auprès de journalistes: "Je crois que quoi qu'il ait fait, il avait le droit de le faire."

L'élue démocrate du Massachusetts Ayanna Pressley, elle aussi atteinte d'alopécie, l'a remercié dans un tweet depuis effacé. "Bravo à tous les maris qui défendent leurs femmes atteintes d'alopécie face à l'ignorance et aux insultes du quotidien", avait-elle écrit.

Et Jamaal Bowman, autre élu démocrate, de conclure dans un tweet lui aussi effacé: "Une leçon à en tirer: ne plaisantez-pas avec les cheveux d'une femme noire."

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