Législatives en Bulgarie: les machines à voter, une nouveauté qui ne plaît pas à tout le monde

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Scène de rue en pleine campagne électorale, à Sofia le 8 juillet 2021. AFP - NIKOLAY DOYCHINOV

Texte par : RFI Suivre

5 mn

La Bulgarie, pays le plus pauvre et le plus corrompu de l’UE, vote pour la deuxième fois en trois mois pour les législatives ce dimanche 11 juillet. Au scrutin d’avril, le parti GERB de l'ancien Premier ministre conservateur Boïko Borissov était arrivé en tête, mais il n’avait pas obtenu suffisamment de soutien pour former un nouveau gouvernement. Une nouveauté pour cette élection : l’abandon des bulletins papier pour des machines à voter dans tous les bureaux de vote. Une nouveauté qui ne fait pas les affaires de tout le monde.

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Avec notre envoyée spéciale à Sofia,Anastasia Becchio

Oubliés les longs bulletins papiers, avec des noms à cocher, ce sont désormais 11 000 appareils qui recueillent les choix des électeurs. Daniel Nedelchev, politologue et candidat pour la coalition Bulgarie Démocratique, salue cette avancée qui rendra presque impossible, selon lui, le vote contraint ou l’achat de voix : « En Bulgarie nous avons beaucoup d’achats de vote. Mais pour prouver, par exemple, que vous avez voté GERB, dans l’isoloir, une fois votre bulletin rempli, vous le prenez en photo. Et ensuite, vous montrez votre photo à la personne qui vous donne, disons 20-25 euros, mais maintenant ce sera impossible. »

C'était une campagne presque invisible.... grise. Aucun des participants n'a pu présenter quelque chose de vraiment nouveau...

Anthony Todorov, professeur de sciences politiques à la Nouvelle université bulgare

Anastasia Becchio

► À écouter aussi : Législatives en Bulgarie: les opposants de l'ancien Premier ministre veulent y croire

Pendant la campagne, l’ancien Premier ministre Boïko Borissov n’a cessé de critiquer la généralisation des machines à voter, soupçonnant ses opposants de les trafiquer pour le faire perdre. Un argument qui fait sourire ce militant du parti de Slavi Trifonov : « Ça vient directement du manuel de Donald Trump, mais nous ne sommes pas aux États-Unis. En disant ça, il risque de décourager ses électeurs parce que s’ils croient que leur voix risque d’être volée, ils n’iront pas voter. » Un sentiment que partage Ivan Matov, candidat de la Bulgarie Démocratique : « C’était le gouvernement de Borissov qui a commandé ces machines. Donc s’il dit qu’elles sont corrompues, ça va être très drôle. »

Face à la polémique, la présidente de la commission électorale centrale a dû mettre les choses au clair, assurant que les machines à voter étaient infalsifiables, et non connectées à internet.

► À lire aussi : Bulgarie: les anti-Borissov fêtent l’anniversaire de la contestation

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