Fin progressive de l'opération Barkhane: à Tombouctou, la population craint pour son avenir

Dans les rues du quartier Djingareyber, à Tombouctou, en mars 2021. © RFI/David Baché

Texte par : RFI Suivre

3 mn

Le président français Emmanuel Macron a détaillé au cours d'un sommet du G5 Sahel vendredi 9 juillet le plan de reconfiguration de la présence française dans la région, un mois après l'annonce de la fin progressive de l'opération Barkhane, et qui devrait se traduire notamment par le retrait des soldats français « d'ici au début de l'année 2022 », à Kidal, Tessalit et Tombouctou. À Tombouctou, la population craint le pire désormais, selon la société civile qui dit ne pas avoir confiance dans les capacités de l'armée malienne pour les protéger.

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À Tombouctou, « on a désormais peur pour notre avenir », assurent des activistes de la société civile, parce que l'existence d'une base militaire française a permis jusqu'ici de contenir les jihadistes, dont la présence menaçante se fait sentir tout autour de la ville, explique l'un d'eux sous couvert d'anonymat : « Le simple fait que la France soit là avec ses avions, son matériel, elle est dissuasive. On se dit qu’avec la présence française, ils ne tenteront jamais de prendre la zone en entier. Les grandes villes, pour le moment, sont épargnées. On se dit qu’ils sont dans les petits villages autour de Tombouctou. Ils viennent parfois dans une mosquée, ils font leur prêche et disent aux gens que faire. Et ces gens-là dorment la peur au ventre. »

Et de préciser qu’en dehors des grandes villes, ce sont déjà les jihadistes qui font la loi : « Dans la zone ouest de la région de Tombouctou, il n’y a pratiquement pas de traces de l’État malien. Ce sont ceux qu’on appelle jihadistes qui font leur loi et qui exigent qu’on paie la zakat. »

► À lire aussi : Sommet France-G5 Sahel: la France précise la réorganisation de son dispositif militaire au Sahel

Pour un autre activiste, le départ des soldats français est « une grave erreur », car il estime que l'armée malienne n'a pas les « moyens pour sécuriser » le vaste Sahara. Lui aussi refuse de donner son nom, car il craint pour sa vie : « En 2012, on a vu ce qu’il s’est passé. L’armée nous a quittés et nous a laissés entre les mains des jihadistes. La crainte est toujours là, on a peur. »

Cette peur, on la ressent également chez les responsables administratifs qui refusent de s'exprimer publiquement sur un sujet qu'ils disent « très sensible ».

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