Pokljuka (Slovénie) (AFP)

Candidate à la victoire, l'équipe de France de biathlon est totalement passée à côté des relais hommes (4e) et dames (8e) des Mondiaux, samedi à Pokljuka (Slovénie), remportés à chaque fois par la Norvège, qui collectionne déjà six médailles d'or en dix courses.

. Messieurs: Fillon-Maillet, le cauchemar continue

Un an après le titre conquis avec Martin Fourcade à Anterselva (Italie), les Bleus (Antonin Guigonnat, Quentin Fillon-Maillet, Simon Desthieux, Emilien Jacquelin) sont tombés de très haut et échouent très loin (1 min 2 sec) des Norvégiens (Sturla Holm Laegreid, Tarjei Boe, Johannes Boe, Vetle Christiansen).

Les Tricolores étaient pourtant arrivés en Slovénie avec deux succès lors des deux derniers relais disputés en Coupe du monde et espéraient surfer sur un début de compétition très réussi : l'or remporté par Emilien Jacquelin en poursuite et le bronze en sprint, l'argent du sprint pour Simon Desthieux et l'or du relais mixte simple pour Antonin Guigonnat.

La désillusion est à la hauteur de leurs énormes attentes.

L'issue fatale s'est rapidement dessinée pour les Français, condamnés dès le 2e passage assuré par Quentin Fillon-Maillet. Le Jurassien a plombé les siens en étant sanctionné d'un tour de pénalité après un tir debout catastrophique.

Décidément, ces Championnats du monde sont un véritable calvaire pour le nouveau leader des Bleus, censé reprendre le flambeau après la retraite de Martin Fourcade.

Largué en Coupe du monde dans la course au gros globe de cristal, Fillon-Maillet comptait sauver sa saison en Slovénie mais son pari est pour le moment largement perdu.

Après avoir échoué pour la 3e fois au pied du podium (poursuite, Individuel, relais), il ne lui reste plus que la mass start dimanche pour ne pas repartir bredouille de Pokljuka.

"J'ai fait l'erreur de suivre l'Italien Lukas Hofer, ça m'a mis dans la difficulté pour le tir debout, a-t-il expliqué. Je m'attendais à beaucoup mieux sur les skis, mais j'ai beaucoup souffert sur la piste. C'est une déception et c'est frustrant. Le bilan est pour le moment très moyen".

"Je ne pense pas que ce soit une question d'attente ou de pression, ce qui nous coûte cher c'est la journée sans de Quentin", a de son côté cliniquement résumé Vincent Vittoz, l'entraineur des Bleus.

. Dames: un problème de glisse

Très ambitieuses après les deux médailles récoltées par Anaïs Chevalier-Bouchet (argent du sprint, bronze de la poursuite) et le final victorieux et monstrueux de Julia Simon sur le relais mixte simple, les Bleues (Anaïs Bescond, Anaïs Chevalier-Bouchet, Chloé Chevalier, Julia Simon) ont déchanté.

Malgré leur solidité au tir (5 fautes au total), elles n'ont jamais réussi à suivre la cadence des meilleures sur la piste, laissant la Norvège (Ingrid Tandrevold, Tiril Eckhoff, Ida Lien, Marte Olsbu Roeiseland) s'envoler vers un 3e titre d'affilée en relais.

"On fait une très très bonne course au niveau du pas de tir. Mais il en manquait sur les skis, on n'avait pas une super glisse, on était en dessous des autres équipes mais c'est le jeu. C'est dommage, on est vraiment déçues et il y a de la frustration", a déclaré Julia Simon.

"Il y a de la déception, a de son côté réagi Frédéric Jean, l'entraîneur de l'équipe de France dames. Au niveau matériel, ce n'était pas terrible mais c'est comme ça. Maintenant, il faut rebondir pour la mass start. Le physique a répondu et elles se sont rassurées au niveau du tir, j'espère que ça fonctionnera dimanche."

"Cela va se jouer dans la tronche. C'est une course où le mental a une grande part", a-t-il déclaré au sujet de la mass start, prévue dimanche.

Le succès de la Norvège a en tout cas permis à Tiril Eckhoff de s'offrir le 10e sacre mondial de sa carrière et le 4e durant ces Mondiaux après le relais mixte, le sprint et la poursuite.

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