• Espèce invasive aperçue en France en 2012, la punaise diabolique, venue de Chine, est implantée sur presque tout le territoire.
  • L’insecte détériore les fruits (pommes, poires, kiwis, noisettes, pêche) en les piquant. C’est devenu un problème majeur pour les arboriculteurs et le ravageant numéro un aux Etats-Unis.
  • L’Inrae s’appuie sur les sciences participatives pour suivre l’évolution de l’insecte, mais aussi d’une autre demi-douzaine d’espèces invasives via son application Agiir.

« En 2020, j’en ai piégé une. Mais c’est vraiment cette année où elle a fait du dégât ». En début d’année, Audrey Dussaud, technicienne arboriculture à la chambre d’agriculture du Gard, évoquait la présence de la punaise diabolique sur le sol français et dans le Languedoc en particulier. Espèce invasive aperçue en France en 2012, la punaise diabolique, venue de Chine, est implantée sur quasiment tout le territoire. Et si elle n’est pas dangereuse pour l’homme, elle est devenue une énorme source d’inquiétude pour les arboriculteurs.

L’insecte détériore les fruits (pommes, poires, kiwis, noisettes, pêche) en les piquant. Les fruits sont déformés ou abîmés avec l’apparition de taches brunes. Le phénomène prend de l’ampleur. « Aux Etats-Unis, c’est même devenu le ravageant numéro un », explique Jean-Claude Streito, chercheur à l’Inrae à Montpellier. Et en Italie, les dégâts sont parfois spectaculaires. Les viticulteurs sont eux aussi touchés. « Elle peut être parfois présente en nombre, à tel point qu’elle peut dégrader le vin une fois vendangé ». Comme certaines de ses cousines autochtones, cette espèce de punaise sécrète une substance odorante à partir des glandes odorifères lorsqu’elle est menacée. Avec les conséquences que l’on peut imaginer sur le goût du vin.

Son prédateur naturel devrait bientôt à son tour coloniser la France

Si la punaise diabolique (Halyomorpha halys pour les intimes), se développe aussi fortement, c’est qu’elle n’a pas de prédateur naturel sur notre territoire. « On pourrait introduire en France la guêpe samouraï, son prédateur naturel qui parasite ses larves. Avec le risque qu’elle s’attaque aux autres punaises », reprend l’entomologiste. Et par conséquent qu’elle modifie la chaîne alimentaire. Une décision à mûrement réfléchir… même si la solution devrait rapidement venir d’elle-même. La guêpe samouraï est déjà présente en Italie. Son arrivée en France est donc imminente…

D’autres solutions sont testées, comme la pose de filets de protection, avec comme limite leur coût important, ou la création d’espèces plus résistantes. En attendant, l’Inrae s’appuie sur les sciences participatives pour suivre l’évolution de l’insecte, mais aussi d’une autre demi-douzaine d’espèces invasives via son application Agiir. Parmi les espèces qui devraient bientôt s’inviter en France, le scarabée japonais – « qui commet d’importants ravages sur les vignes en Italie », prévient Jean-Claude Streito. Avec la mondialisation, les espèces invasives n’ont pas fini de bouleverser les écosystèmes.

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