Journal d'Haïti et des Amériques

Procédure de destitution au Pérou: «des ficelles qui ressemblent à celles de la déstabilisation»

Audio 19:30

Le président péruvien Pedro Castillo à Lima, au Pérou, le mardi 15 mars 2022. AP - Martin Mejia

Par : Mikaël Ponge Suivre | Mikaël Ponge Suivre

2 mn

Après avoir connu six présidents en 5 ans, le Pérou n’a pas trouvé avec l’élection de Pedro Castillo la stabilité politique qu’il recherchait. Ce 28 mars, le Congrès commence à débattre d'une deuxième procédure de destitution du chef de l’État, 8 mois, jour pour jour, après l'entrée en fonction du dirigeant de la gauche radicale.

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En décembre 2021, le Parlement unicaméral avait rejeté une première demande de destitution pour « incapacité morale » de Pedro Castillo. Un argument à nouveau avancé aujourd’hui et qui a déjà fait tomber trois présidents au Pérou. Un terme « qui n’a pas de définition légale et constitutionnelle, placé initialement dans la constitution pour que le Congrès puisse constater une vacance de la république pour une incapacité morale qui serait liée, notamment, à des formes de maladies » explique notre invité Arthur Morenas, chargé d'enseignement et de recherche à Sciences Po Strasbourg. C’est aujourd’hui devenu, estime-t-il, « un outil de contrôle politique du parlement sur le président de la république ».

Dans les faits, Pedro Castillo est soupçonné de favoritisme dans l’octroi de contrats publics. « Des ficelles qui ressemblent à celles de la déstabilisation » ajoute Arthur Morenas qui rappelle que les accusations « reposent sur la parole d’une seule personne qui a financé la campagne de Keiko Fujimori en 2016 », la rivale de Pedro Castillo lors de la dernière présidentielle. « Les premières estimations donneraient cette motion comme rejetée » ajoute le chercheur qui précise que « les groupes qui ont soutenu l’admission de cette motion de censure sont divisés en interne et risque se diviser davantage au moment du vote final ».

Haïti à la veille d’une marche contre l’insécurité

Des rues désertes une fois la nuit tombée, des habitants terrés chez eux qui se déplacent au minimum... Depuis presque dix mois, c'est à cela que la vie ressemble à Port-au-Prince. La capitale haïtienne depuis laquelle il est devenu impossible ou presque de rejoindre le sud du pays par la route, conséquence de la terreur et des territoires que les gangs contrôlent à présent. Plus d’une cinquantaine d’organisations, dont le Collectif 4 décembre, ont donc appelé à manifester contre l’insécurité, notamment le kidnapping, le 29 mars 2022, à Port-au-Prince. Il y aurait actuellement entre 5 et 10 enlèvements par jour en Haïti.

L’état d’urgence instauré au Salvador

Après un nombre record de meurtres, le Congrès salvadorien a voté, dimanche 27 mars, à la majorité (67 sur 84 voix) l’adoption de l’état d’urgence prévu par la constitution dans le pays en cas de guerre, d’invasion, de catastrophe ou de troubles graves à l’ordre public. Il confère au président Nayib Bukele des pouvoirs exceptionnels pour répondre à la récente vague de violence que le Salvador est en train d’affronter.

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