La députée LFI de Paris, Danièle Obono. — STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

L’hebdomadaire Valeurs Actuelles sera jugé le 23 juin par le tribunal correctionnel de Paris pour « injure publique à caractère raciste » après la publication d’une « politique-fiction » fin août dépeignant la députée LFI Danièle Obono en esclave, a indiqué mercredi le parquet de Paris à l’AFP.

Le directeur de publication de Valeurs Actuelles, Erik Monjalous, son directeur de la rédaction, Geoffroy Lejeune, et l’auteur de l’article comparaîtront pour cette publication. Le premier est visé pour « injure publique à caractère raciste » et les deux autres pour « complicité » de cette infraction, a précisé le parquet.

« Dénoncer la banalisation du discours sexiste, raciste et xénophobe »

La députée Danièle Obono et le mouvement La France insoumise avaient indiqué dans un communiqué mardi avoir appris « avec satisfaction » ce renvoi en procès. « Cette publication, particulièrement outrageante, avait légitimement soulevé une indignation quasi unanime en France et à l’étranger », soulignent la députée et sa formation politique.

La justice confirme que les propos haineux contre @Deputee_Obono dans #ValeursActuelles, considérés par la régie publicitaire #Taboola comme “ouvertement racistes, discriminatoires, offensant” sont un motif suffisant pour rompre le contrat
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— Sleeping Giants FR (@slpng_giants_fr) April 12, 2021

La députée, qui avait porté plainte, « entend désormais se constituer partie civile dans cette affaire », avec l’intention « de dénoncer la banalisation du discours sexiste, raciste et xénophobe dans notre pays, banalisation qui a mené un journal d’extrême droite à soumettre, symboliquement, une femme politique noire au crime contre l’humanité que fut l’esclavage en Afrique ».

Des dessins de Danièle Obono fer au cou

Dans ce récit de 7 pages publié fin août par le magazine ultra-conservateur, la députée de Paris « expérimente la responsabilité des Africains dans les horreurs de l’esclavage » au XVIIIe siècle, selon la présentation qu’en fait l’hebdomadaire. Elle comportait des dessins de Danièle Obono collier en fer au cou, suscitant une vague de condamnations unanimes dans la classe politique, dont celle du président de la République.

Le magazine d’opinion avait répondu sur Twitter qu’il s’agissait d'« une fiction mettant en scène les horreurs de l’esclavage organisé par des Africains au XVIIIe siècle », « terrible vérité que les indigénistes ne veulent pas voir ». Sur BFMTV, Tugdual Denis, directeur adjoint de la rédaction de Valeurs actuelles, s’était ensuite « excusé auprès d’elle à titre personnel », assurant que son journal n’était pas raciste.

Sollicité par l’AFP mercredi, Geoffroy Lejeune a indiqué que « ce procès sera l’occasion de démontrer les postures politiciennes de ceux qui nous ont attaqués à l’occasion de cette affaire, de prouver notre bonne foi à ceux qui ont été troublés, et d’expliquer enfin clairement [leurs] intentions dans ce dossier : lutter contre le discours des indigénistes et la guerre des mémoires qui conduit à la fracturation de la France ».

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