PNL dans leur clip « A l'Ammoniaque » — Capture d'écran/YouTube

Deux mois de prison ferme, à effectuer sous bracelet électronique, ont été requis mercredi contre le rappeur Ademo, star du groupe PNL. Il est jugé à Paris pour « outrage » et « rébellion » après son arrestation mouvementée par la police en septembre dernier.

Le parquet a également demandé cinq mois de prison avec sursis et 1.000 euros d’amende contre le musicien de 34 ans, Tarik Andrieu de son vrai nom, qui ne s’est pas présenté à l’audience. Le tribunal rendra sa décision le 5 mai.

Tolérance zéro donc pour les consommateurs de stupéfiants : samedi soir, le rappeur Ademo, du groupe PNL, est interpelé par la police. Une interpellation musclée, filmée par les passants ⬇️#Quotidien @julienbellver pic.twitter.com/GKAtVtLs8o

— Quotidien (@Qofficiel) September 7, 2020

Le rappeur avait été interpellé alors qu’il se préparait un joint de cannabis en marchant dans la rue à Paris, avec sa femme et leur fils en poussette. Sur les images de son arrestation, qui ont largement circulé sur les réseaux sociaux, on voit Ademo se montrer virulent envers les policiers, puis se faire plaquer au sol pendant que des passants invectivent les forces de l’ordre.

Une « opération tout bénef »

Les fonctionnaires assurent qu’ils n’avaient pas reconnu le rappeur. « Il me dit, tu vas faire quoi toi, tu sais pas qui je suis », a témoigné un policier devant le tribunal. Celui-ci aurait été la cible de « menaces » qu’il a ensuite reçues sur les réseaux sociaux de la part de nombreux fans appelant à « retrouver » les fonctionnaires de police chargés de son arrestation.

Trois des quatre fonctionnaires qui l’avaient interpellé ont raconté à la barre que le rappeur s’était « tout de suite montré agressif » et les avait insulté à nombreuses reprises. Pour celui qui vient d’une « culture délinquante », l’interpellation filmée et très partagée est une « opération tout bénef », a jugé l’avocat de plusieurs policiers, Me Thibault de Montbrial, pour qui la réaction du prévenu s’apparenterait à une mise en scène.

Deux versions qui s’opposent

De son côté, Tarik Andrieu avait expliqué avoir été « surpris » quand le policier lui avait tapé sur l’épaule, soutenu qu’il ne voulait pas attirer l’attention, mais que les policiers s’étaient montrés violents. « En fait, vous avez des versions qui sont les mêmes mais avec les rôles inversés », résume la juge.

Le groupe PNL n’a « pas une parole, pas un clip » anti-police, martèle l’avocat du rappeur, Me Vincent Brengarth, qui assure que son client se serait bien passé de la « publicité » en qualifiant l’interpellation de « complètement disproportionnée ».

Le groupe PNL – Ademo et son frère N.O.S – connaît un succès phénoménal en France depuis 2015. Le groupe a été lancé par le morceau Le monde ou rien, dont le clip a été tourné dans la Scampia, un quartier populaire de la banlieue de Naples.

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