Philippines: homeschooling

Audio 02:30

View of Manila (photo illustration).

© AGPD Productions / Pixabay

By: RFI Follow

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Since March, Filipino children have been confined to their homes.

School has resumed, but at a distance.

However, in a country where the average salary does not exceed 260 euros per month, families most often live in cramped spaces and do not have the means for online education.

Children and parents are left to fend for themselves.

A report by Manon Tomzig.

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Dans cette petite habitation de Manille, une famille de six personnes se partage une pièce de vie unique. À peine 20m2. Alors pour Michelle et ses frères et sœur, difficile de se concentrer sur leurs leçons : « 

C’est difficile ici à la maison à cause du bruit, des enfants qui jouent et des mobylettes.

 »

Les parents de Michelle n’ont pas les moyens d’acheter une connexion internet. Et encore moins un ordinateur. La jeune fille et sa sœur, étudiantes à l’université, apprennent leurs cours sur leur téléphone prépayé. Mais la vue de la plus grande s’est vite dégradée. Dès qu’elle a eu 21 ans, n’étant plus soumise au confinement, Méann est allée tout droit s’acheter de nouvelles lunettes : « 

Le jour de mon anniversaire, quand j’ai eu 21 ans, je suis allée chez le médecin et il m’a dit que ma vue s’était dégradée depuis le début du confinement parce que je passe trop de temps sur mon écran.

 »

Pour le petit dernier, Mark Joseph, 11 ans, sans connexion internet, la classe en ligne n’est pas possible. Il apprend seul, sur des polycopiés. Sa mère va les chercher à l’école chaque semaine. Mais il n’a pas le droit d’écrire dessus. Il doit les partager avec d’autres écoliers : « 

Ça me manque d’écouter mon professeur. C’est difficile à la maison parce que j’ai besoin du wifi.

 »

Ses parents n’ont pas fait de longues études. Alors quand il a une question, ils sont bien embarrassés : « 

Ce n’est pas facile d’aider mon fils à faire ses exercices parce que je n’ai pas fini mes études.

 »

La majorité des familles rencontrent les mêmes difficultés. Beaucoup d’écoliers et étudiants se tournent alors vers les réseaux sociaux. En utilisant le hastag « Un peso pour un ordinateur », ils essaient de lever des fonds. Pour les aider, Zelpha Bombais a fondé l’organisation Send Our Kids to School Philippines. Les donations permettent d’envoyer des tablettes aux élèves dans le besoin. Pour elle, les familles font face à un véritable dilemme : « 

Mes parents ont déjà perdu leurs revenus à cause de la pandémie et maintenant ils doivent décider entre acheter de la nourriture ou investir dans le futur de leurs enfants en achetant une tablette ou un ordinateur.

 »

En mai dernier, le président philippin a dit qu’il n’y aura pas de retour en classe avant l’arrivée d’un vaccin. Les 25 millions d’élèves ne sont pas allés à l’école depuis le mois de mars. La rentrée s’est faite avec plus d’un mois de retard. Et de façon chaotique : entre réseau internet instable et polycopiés manquants.

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