• Selon plusieurs sondages, Xavier Bertrand semble le mieux placé à droite pour la présidentielle 2022.
  • Mais de nombreux militants Les Républicains reprochent au patron des Hauts-de-France d’avoir quitté sa famille politique en 2017.
  • Le candidat hésite désormais à participer au Congrès LR, dont les modalités seront fixées mercredi par le bureau politique du mouvement.

C’était au mois de juin dernier, au QG des Républicains, le soir des résultats des élections régionales. Sur l’écran télé apparaît Xavier Bertrand, tout juste réélu dans les Hauts-de-France, qui appelle au rassemblement. « Il claque la porte de LR et revient quatre ans plus tard en disant : j’ai besoin de vous. C’est un peu facile… », s’agace Nicole, encartée de longue date.

Comme elle, de nombreux militants reprochent à l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy d'avoir quitté le navire en décembre 2017. Alors qu’il souhaite aujourd’hui obtenir le soutien de sa famille politique, Xavier Bertrand semble soufrir de l’image du « traître », qui persiste chez une partie de la base militante.

« Il s’est mis dos son ancienne famille politique »

Début septembre, son nom a même été copieusement hué lors de la rentrée politique des Jeunes Républicains au parc Floral de Paris. « En décembre 2017, tout le monde avait voté pour Laurent Wauquiez [ élu président de LR à 74,64%], et le lendemain, Xavier Bertrand annonce au JT qu’il se tire en le critiquant. Il s’est mis dos son ancienne famille politique », souffle un cadre du parti. « Il est parti en raison d’une ligne stratégique : celle de Laurent Wauquiez. Et aussi sur le discours qui disait ni Macron, ni Le Pen. Mais cette ligne reste ultra majoritaire dans l’appareil militant. A lui de s’expliquer sur ses contradictions », ajoute un proche du sénateur de Vendée Bruno Retailleau.

C’est le paradoxe Bertrand. Le candidat fait la course en tête (à droite) dans les sondages au niveau national, mais il n’est pas du tout certain de l’emporter lors d’un vote des simples militants, réunis en Congrès le 4 décembre. Dans une consultation interne, lancée par le député Julien Aubert en septembre sur une base d’environ 8.000 adhérents, c’est même l’ancien commissaire européen Michel Barnier qui sort du chapeau. Le questionnaire n’a bien sûr pas la valeur d’un sondage officiel, mais révèle les réserves de la base militante.

Participer au Congrès ou pas ?

Alors, Xavier Bertrand reste ambiguë sur ses intentions. Après avoir laissé entendre qu’il pourrait participer au Congrès, le président des Hauts-de-France a changé de ton. Oui à un Congrès, et le plus tôt possible, mais à la condition qu’un seul nom soit soumis au vote. Le sien, bien entendu. « On ne veut pas d’une primaire déguisée, qui étale les divisions. Le Congrès doit permettre de se rassembler autour d’une candidature pouvant faire gagner la droite et le centre. C’est le cas de Xavier Bertrand, qui a tué le match dans les sondages », plaide Valérie Debord, vice-présidente LR de la région Grand-Est et porte-parole du candidat. « Son départ en 2017 a pu laisser des traces, mais les militants veulent surtout remporter la présidentielle. Le Congrès n’est pas fait pour élire un chef de parti, mais désigner le meilleur candidat, et tous les sondages montrent que Bertrand est le favori », abonde Pierre-Henri Dumont, député LR du Pas-de-Calais.

Bien entendu, ses concurrents, Valérie Pécresse et Michel Barnier en tête, ne l’entendent pas de cette oreille. Pourquoi se désister à deux mois d’un scrutin qu’ils espèrent bien emporter ? Décidement, la droite n’y arrive pas. Après s’être débarrassée de la primaire ouverte, elle se retrouve au point de départ, face au risque d’une double candidature. Dans le camp Bertrand, un certain pessimisme commence à poindre : « C’est comme deux trains qui foncent l’un sur l’autre sans que l’on puisse faire quoi que ce soit pour l’empêcher ».

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