Le 22 janvier 2017, des pieds de vigne gelés dans le Médoc, près de Bordeaux —

  • De fortes gelées ont frappé la France, n’épargnant pas le vignoble bordelais.
  • Le bilan est encore en cours mais les pertes s’annoncent importantes.
  • Les efforts déployés par les viticulteurs pour réchauffer l’air entre les rangs de vignes n’ont eu qu’un effet très limité.

Après deux nuits de gelées, avec des pointes à -6 degrés, Christophe Chateau, directeur de la communication du conseil interprofessionnel des vins de Bordeaux (CIVB) fait le point sur la situation dans le vignoble bordelais pour 20 Minutes.

Quel est le premier bilan que l’on peut dresser sur les appellations bordelaises ?

Toutes les appellations ont été touchées, aucune n’a été épargnée mais la zone la plus sensible c’est le sud du département avec les Graves, Sauternes, le sud de l’Entre-Deux-Mers, mais aussi le sud du Médoc, les côtes de Bourg, le Saint-Emilionnais… Mais c’est national, il n’y a quasiment pas une appellation française qui est passée à travers cet épisode de gel. En 2017, on avait perdu 40 % de la récolte. Là, il est encore trop tôt pour se prononcer sur les pertes mais elles seront très significatives. On aura les premières estimations en début de semaine prochaine et il faudra patienter jusqu’à novembre pour avoir un chiffre précis.

Comment expliquer que les dégâts s’annoncent si importants ?

Deux phénomènes se sont conjugués : il y a quelques jours il y avait des températures particulièrement douces, au-delà de 20 degrés, et la végétation a pris de l’avance, des bourgeons sont sortis. Et après, on s’est retrouvé avec des températures très basses, en dessous de -5 degrés, ce qui est plus froid qu’en 2017. Alors, même si le gel est intervenu plus tôt que cette année-là, les températures très basses ont fait de gros dégâts.

On a vu que les viticulteurs ont allumé des feux dans les rangs de vigne, notamment dans le Médoc, pour protéger leurs cultures. Est-ce que ces dispositifs ont une petite efficacité ?

Cela a forcément un petit effet mais de l’ordre du demi-degré ou du degré et là, quand on a des températures si basses, c’est compliqué. C’est presque un geste de désespoir des viticulteurs face au fléau du gel que celui de faire du feu au milieu de la nuit pour protéger leurs vignes.

Comment l’interprofession va-t-elle épauler les vignerons ?

On va rencontrer les pouvoirs publics pour voir ce qu’il est possible de faire. Le gel est assurable et il n’y a pas de fonds d’aides pour les risques assurables. On va voir comment soutenir ceux qui ont été les plus touchés et ceux qui étaient déjà en difficulté avant cet épisode de gel.

Comment s’annonce la météo des prochains jours ?

On attend de la pluie, qui est un facteur aggravant alors que de nouvelles baisses de températures sont annoncées pour mardi matin. Les vignerons ne sont donc pas très rassurés.

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